L’estime de soi est souvent évoquée comme une idée un peu abstraite : « il faut avoir de l’estime de soi », « travaille ton estime de toi »… Mais c’est quoi, finalement, l’estime de soi ? Et surtout, comment la cultiver et la nourrir dans notre vie quotidienne  ?

Estime de soi

Qu’est ce que l’estime de soi

Estime de soi ou arrogance ?

L’estime de soi, c’est la perception qu’on a de notre valeur intérieure. Ce n’est pas de l’arrogance, un sentiment de supériorité, de la comparaison aux autres. C’est une reconnaissance de notre dignité et de notre droit à être respecté·e, comme tout être vivant, quelles que soient nos qualités, mais surtout, quels que soient nos défauts, nos vulnérabilités, nos choix et nos erreurs.

C’est à la fois :

  • Une reconnaissance intérieure : accepter qu’on le droit de vivre, d’exprimer nos besoins et de prendre notre place, sans dépendre exclusivement de la validation extérieure ;

  • Une reconnaissance intérieure : accepter qu’on le droit de vivre, d’exprimer nos besoins et de prendre notre place, sans dépendre exclusivement de la validation extérieure ;

  • Un fondement pour les relations : quand l’estime de soi est solide, elle permet d’établir des liens plus authentiques et équilibrés avec les autres, car elle offre un cadre intérieur stable pour poser des limites, donner et recevoir du consentement, et communiquer ses besoins clairement ;
    • Une dynamique évolutive : elle se construit et se renforce avec le temps, à travers l’expérience, la connaissance de soi, la reconnaissance de ses réussites, et la capacité à accueillir ses erreurs sans les laisser définir notre valeur.

    Comment elle peut se manifester

    Lorsque notre estime de nous-même est solide, on est davantage capable de poser des limites claires sans culpabiliser. Nos besoins et désirs sont exprimés avec authenticité, les choix qu’on fait nous correspondent personnellement, et on peut accueillir nos émotions et failles avec compassion. Les émotions sont vécues comme des messages et des étapes à traverser, pas comme des ennemies à faire taire.

    Une estime de soi fragile, au contraire, peut se traduire par un besoin important de validation extérieure, et le sentiment de ne jamais être « assez » ou légitime dans notre vécu. Il est plus difficile de dire non ou de poser des limites, et les réussites seront plus souvent minimisées, là où les défauts et erreurs prendront beaucoup de place.

    Bien sûr, ce ne sont que des indicateurs, et les choses sont rarement aussi binaires. L’estime de soi est une perception mouvante qui peut être impactée par les circonstances extérieures, les traumas et la façon dont ils peuvent ressurgir dans le présent… Une estime qui bouge est, comme tous les processus psychologiques, très humain.

    Proposition d’exercice : Prenez un carnet et notez cette semaine un moment où vous vous êtes senti·e plutôt confiant·e et un moment où vous avez douté de votre légitimité. Essayez d’observer sans jugement : est ce que l’un ou l’autre est plus souvent présent ? Quels moments font naître la confiance et lesquels déclenchent le doute ?

    Nourrir l’estime de soi

    Nourrir chaque pilier de l’estime de soi

    L’estime de soi est donc un sentiment intérieur de valeur et de légitimité, qui repose sur des composantes essentielles. Selon les visions, on parle de 3 ou de 4 piliers, chacun étant important pour nourrir une estime de soi stable et durable.

    • La connaissance de soi : c’est la capacité à comprendre, de façon factuelle, ses propres émotions, besoins, valeurs et motivations. C’est la base de l’estime de soi : comprendre qui on est permet est la première étape pour prendre des décisions alignées avec nos valeurs et besoins, plutôt que de réagir seulement aux attentes des autres.

    Proposition d’exercice : Chaque soir, notez une émotion forte ressentie dans la journée et ce qui l’a déclenchée. Quel(s) besoin(s) étaient en jeu ?

    • L’acceptation et le respect de soi : c’est l’aptitude à reconnaître ses forces et ses faiblesses, à accueillir ses émotions et imperfections sans les juger de façon excessive, et à agir de façon concrète pour prendre soin de soi et protéger son intégrité.

    Proposition d’exercice : Essayez l’un des exercices expliqués dans cet article sur les limites.

    • La confiance en soi : c’est la croyance en sa capacité à agir efficacement, à relever des défis et à atteindre ses objectifs, malgré les obstacles et nos erreurs éventuelles. Elle permet de passer à l’action, et de faire ce qu’il faut pour aller vers ce qu’on veut réaliser.

    Proposition d’exercice : Chaque soir, listez trois actions réussies réalisées dans la journée, même celles qui vous semblent petites. Ou alors, notez vos réussites sur des papiers, que vous mettez ensuite dans un bocal en verre. Relisez-les quand vous sentez le besoin de vous les rappeler.

    En résumé : le socle de l’estime de soi est le fait de savoir qui on est et ce dont on a besoin (connaissance de soi), d’accueillir qui on est et ce dont on a besoin (acceptation et respect de soi), et d’oser agir pour aller vers ce qui est important pour nous (confiance en soi).

    Pour aller plus loin…

    On confond souvent plusieurs notions qui ne désignent pas exactement la même chose même si elles sont liées et s’influencent les unes les autres. Les différencier permet de mieux comprendre ce sur quoi on travaille lorsqu’on veut renforcer son estime de soi.

    • Estime de soi : le socle intérieur. C’est le sentiment global de valeur et de légitimité personnelle. C’est la réponse intérieure à la question : « Est-ce que je me sens digne et valable tel·le que je suis ? »
    • L’amour de soi : la façon de se traiter. C’est une attitude envers soi-même, la façon dont on se parle, dont on prend soin de soi. Se traiter avec douceur peut renforcer l’estime de soi, et inversement.
    • L’affirmation de soir : la relation à l’autre. C’est la capacité à exprimer ses besoins, dire ce que l’on pense et poser ses limites dans la relation. A oser exister en tant que personne à part entière. On peut avoir une estime de soi correcte mais manquer d’affirmation par peur du conflit. L’inverse est aussi vrai : certaines personnes s’affirment de manière agressive pour masquer une estime fragile. Pour plus de détails, vous pouvez lire cet article sur l’affirmation de soi. 
    • L’image de soi : la représentation de soi-même. Elle concerne notre apparence, nos qualités, nos défauts, la façon dont on pense être perçu·e par les autres. Elle est liée à ce qu’on voit de soi, sans être forcément en lien avec notre valeur : je peux être critique sur une partie de moi, de mon corps, sans douter de ma valeur en tant que personne.

    On en parle ensemble ?